Retour sur les activités des 02-03 septembre 2025.
Se préparer, une étape cruciale.
Je ne cache pas qu’avant de réaliser cette activité j’étais assez perplexe, presque frustré. En effet, les dates retenues tombaient quelques jours après la reprise du travail pour la maison, à la suite de trois semaines de fermeture. Comment m’assurer de la présence des membres, sans aucun moyen de contacter qui que ce soit?
Au final, ils ne furent que deux à se présenter.
Ce qu’il faut retenir : même avec seulement deux participants, mes activités ont eu un sens !
Seulement deux membres mais un nouveau parmi eux. Yannick est venu car Greg, son ami, lui a parlé de mes activités et il l’a incité à participer avec lui.
L’après-midi de préparation m’a permis de faire connaissance avec lui. En outre, j’ai poursuivi les échanges avec Greg, désormais habitué. Nos échanges ont d’ailleurs permis à Yannick de rapidement se sentir en confiance en participant activement aux activités que je leur proposais: confection d’une ligne, apprentissage de nœuds spécifiques, présentation du matériel nécessaire.
Il aurait donc pu avoir quelques difficultés à se concentrer, pour assimiler les points clés pour la session de pêche du lendemain. Mais il s’est très vite immergé dans la séance et comme Greg, il a eu envie de comprendre, de découvrir.
D’une session à l’autre, tout peut différer, il suffit de comparer avec une journée passée au même endroit quelques mois auparavant.


L’accueil.
Le lendemain, rendez-vous au bord de l’eau. Je suis arrivé une heure avant pour préparer mon matériel en ayant choisi le meilleur poste en fonction de la météo du jour.
J’ai à cœur d’accueillir les gars avec un dispositif qui met d’emblée en confiance et donne envie de participer. Ce que l’on appelle faire preuve de professionnalisme mais qui pour moi n’est en fait que de l’éducation et une marque de respect envers eux.
Tout est mis à disposition : les cannes, les moulinets, les montages, les ingrédients pour l’amorce, les supports de canne, les épuisettes. Ils vont à présent devoir préparer leur matériel comme nous l’avons vu la veille.
Le vent souffle assez fort, les nuages sont très présents. Les prévisions pour la journée sont mauvaises : rafales de vent à 70 km/h, grosses averses.

L’objectif.
Je vais devoir les maintenir motivés, leur faire oublier les intempéries pour qu’ils se concentrent sur l’objectif du jour. Je souhaite qu’en fin de journée ils soient autonomes.
Ainsi, j’aurai réussi ma séance si, en fin de journée, ils peuvent sans aucune interaction de ma part :
préparer leur ligne,
effectuer un lancer précis,
réagir au moment de la touche,
fatiguer le poisson,
le mettre à l’épuisette,
le sortir de l’eau, le décrocher,
le remettre à l’eau.


C’est une séquence complète qu’il faut donc retenir pour ne pas endommager le matériel et prendre soin du poisson. Elle fait appel à la mémoire musculaire, à la concentration, au self-control. Pour des pêcheurs néophytes, il s’agit déjà d’une gageure.
Une journée rythmée.
Nous débutons la journée avec un café, un cérémonial qui met en confiance et permet d’échanger quelques mots sur la nuit passée, l’assimilation des informations de la veille, la motivation du jour.
Avec un regard neuf, Yannick a eu une réplique clé alors que nous étions tous deux en train d’échanger sur des points techniques : « Toi, tu es méticuleux et très exigeant… Eh bien, j’aime ça. »
Une remarque simple mais ô combien sincère. Elle m’a touché et m’a rappelé combien l’exigence peut aussi être une forme de respect, autant pour le geste que pour la personne qui l’apprend.
Les photos témoignent des résultats : des poissons et des sourires ! Finalement, la pluie et le vent n’ont pas entamé leur motivation et n’ont pas eu raison de notre détermination. Le contrat a été rempli, ils ont été autonomes en prenant des poissons sans que j’intervienne.

Un bilan sans nuage.

Cette journée, malgré les intempéries et l’effectif réduit, m’a rappelé pourquoi je m’investis auprès d’ATHOS : chaque membre compte, chaque progrès a du sens, et la nature offre ce cadre unique où l’exigence devient bienveillance.
L’appel à la concentration, une touche de patience, l’ancrage dans le présent, la fierté de l’autonomie acquise montrent que la pêche participe à la reconstruction psychosociale.
Je remercie ici encore la fédération départementale de pêche du Morbihan pour son soutien sans faille et l’association agréée pour la pêche et la protection des milieux aquatiques « l’ablette ploërmélaise » pour nous permettre et nous faciliter l’accès à la fishery des sorciers.